Deux châteaux face à face
Le château de Baillarguet derrière nous et le château de Montferrier devant nous, une histoire commune…
Dès la plus haute antiquité, la position haute de Montferrier a été appréciée par sa valeur militaire. Ce point haut avec le château de Montferrier d’un côté et au nord le château de Baillarguet permettait de surveiller toute la vallée du lez et de dominer les collines environnantes.
Le château de Baillarguet est un fief indépendant de Montferrier datant du Moyen-Age. C’était une demeure fortifiée qui provenait de la maison de Roquefeuille au XIIIème siècle. Les terres fertiles de Baillarguet ont toujours été l’objet de nombreuses contestations par les seigneurs voisins qui n’hésitaient pas à se faire la guerre entre eux.
Ce château appartenait aux branches cadettes de la famille de Montferrier et a connu jusqu’à la Révolution un sort semblable à celui de Montferrier (qui fût détruit par Richelieu après le siège de Montpellier en 1622 de peur que les protestants s’en emparent).
Au début du règne de Louis XIII, il existe à Montferrier 2 seigneurs (le Marquis de Toiras et Jacques d’Auteville).
Entre 1682 et 1684, Antoine Duvidal par achats successifs réunit ainsi sur sa tête les domaines et les droits de ces deux seigneurs. D’après le registre de la Cour des comptes, il achète en 1675 une charge de conseiller (protestant, il doit adjurer pour cet achat). Il devient dans les actes suivants, noble Antoine Duvidal, Seigneur de Montferrier et de Bailharguet. Il deviendra premier consul de Montpellier en 1687.
Au milieu du XVIIIème siècle, les Seigneuries de Montferrier et de Baillarguet sont érigées par lettres patentes royales en marquisat. François du Vidal dit « le chevalier de Baillarguet » un de ses descendants sera reçu aux Etats du Languedoc en 1740.
Le fief de Baillarguet constituait encore au XVIIIème siècle une agglomération importante. Il relevait directement de Montferrier et du Roi tandis que les évêques de Montpellier avaient des droits sur Saint-Clément.
Puis Baillarguet devint commune après la Révolution de 1789 et sera réunie à Montferrier le 22 mars 1813 malgré l’opposition du conseil municipal de Baillarguet.
Au XXème siècle, le dernier propriétaire du château et des terres mettra en fermage dans les années 1920 ces terres à trois familles. Il plantera les pins d’Alep espérant tirer un revenu important de leur sève. Concurrencés par les produits issus de l’industrie chimique, ces pins ne seront plus exploités et envahiront tout le massif de Baillarguet, lieu propice aux incendies.
Ces fermages se termineront en 1957, après le gel de toutes les cultures. Après le décès des derniers propriétaires, le domaine reviendra en toute propriété à l’évêché, jusqu’à la vente en 2012 à la Métropole de Montpellier, des bâtiments (exceptée la chapelle où nous sommes dont la Municipalité de Montferrier prend la responsabilité) et de la plupart des terres disponibles.