Vue sur le Volcan de Montferrier

J.M.Amelin, peintre-dessinateur, décrit Montferrier dans son “Guide du voyageur dans l’Hérault”, en 1827, comme un village qui “couronne une colline volcanique et fait de tout côté un charmant effet”.

Pourquoi ce village perché sur un piton ?

Des gisements de basaltes et plusieurs brèches volcaniques témoignent d’explosions volcaniques à Montferrier, contemporaines de l’effondrement de la chaîne pyrénéo-provençale (entre -23 et -27 millions d’années). Des bouleversements de cette période naîtra la source du Lez.

La brèche volcanique la plus manifeste est celle sur laquelle Montferrier est construit (volcan strombolien). Des basaltes et des brèches d’explosions volcaniques affleurent du Mas-de-l’Huile à droite, au vieux village de Montferrier. Une partie de l’église de Montferrier et quelques maisons environnantes sont bâties sur ces prismes basaltiques, riches en nodules de péridotite (inclusions dans le basalte). 

Mais on trouve aussi des affleurements basaltiques à la Jasse et à Baillarguet (hameau situé lui aussi sur un promontoire), témoins d’autres éruptions volcaniques, semble-t-il à d’autres époques

Fonctionnement d’un volcan strombolien

Le magma est arrivé (A) au contact d’une nappe aquifère « captive » contenues dans les calcaires lacustres, situés entre deux couches argileuses et imperméables. Le magma très chaud (1250°) volatilise l’eau. Les gaz dissous dans le magma et la vapeur d’eau provoquent une explosion très violente (B). Les roches sédimentaires sont fragmentées et mélangées à des pouzzolanes basaltiques et à d’autres roches remontées par le magma. Dans ce remplissage du haut de la cheminée du volcan, des filons de basalte peuvent s’insinuer (C).

Jean-Antoine Chaptal (1756-1832), chimiste bien connu pour ses travaux sur les applications de la chimie à l’industrie, en particulier sur la fabrication du verre, ou à l’agriculture (la chaptalisation du vin) décrit avec précision le « petit volcan éteint de Montferrier » et les « volcans éteints de l’Auvergne, du Vivarais et du Velay ». Tous ces volcans l’intéressent car ils contiennent du basalte qui, selon lui, peut permettre de transformer « la lave en verre » et permettre ainsi d’économiser la consommation de la soude dans les verreries à charbon. Il utilisa quelques livres de la lave du volcan de Montferrier pour faire faire des bouteilles en verre avant de reconnaître que ce procédé pour travailler la lave sans addition n’était pas suffisamment rigoureux et applicable partout pour en faire une exploitation industrielle.

Ainsi donc voilà certainement pourquoi le basalte du volcan de Montferrier n’aura jamais été exploité pour faire des bouteilles en verre noir 

 Source « Les plus beaux sites géologiques de l’Hérault » par les Ecologistes de l’ Euzière