Une longue occupation humaine, du paléolithique à nos jours
A peu de distance à l’ouest - sud-ouest du village et du belvédère, se situe l’oppidum de Garastre.
Cette éminence, à 130-135m d’altitude, était un point stratégique : elle surplombe directement la vallée du Lirou et sa confluence proche avec le Lez. Elle domine de 60m, à l’ouest, la route de Mende. Au nord et au sud elle est bordée par des ravins ou des combes. Ce point haut constitue un autre belvédère, mais il est recouvert par une garrigue basse à chêne kermès (Quercus coccifera), genêts de grande taille et quelques bouquets de chênes vert, rendant la progression difficile.
Cet oppidum a été occupé primitivement par des Celtes (Volques Arécomiques) au 6ème et 5ème siècle avant JC. « Le rocher de Garastre a la forme d'un triangle rectangle dont l'angle aigu est tourné vers le sud1 ». Les auteurs décrivent vers le nord les traces d'une muraille en ruines sous forme d'une butte. Situé à une altitude de 132ms, ce mur, appelé aussi « Cap barré », devait avoir 1,5 à 2m de large sur 40m de long. L'accès en est difficile et même impossible à certains endroits.
Des céramiques non tournées et des fragments de chenets en terre cuite représentant une tête de cheval témoignent des influences locales. Les influences extérieures sont sensibles avec des fragments d’amphores étrusques et massaliètes, ainsi que de la céramique attique2.
L’ensemble est à mettre en rapport avec la même phase (6e-5e siècles avant J.C) d’occupation l’oppidum de Substantion (Castelnau le Lez)3 et l’influence du port étrusque puis massaliète de Lattara (Lattes).
Il reste actuellement peu de vestiges visibles sur le terrain.
« La vallée du Lez élargie constituait au Moyen-Âge une seigneurie appartenant à l’évêque de Maguelone, puis de Montpellier lequel accorde aux habitants une quasi autonomie pour ce qui concerne leurs affaires courantes. Il est devenu habituel de nommer cette petite zone géographique du nord de Montpellier le Val de Montferrand.
Les Matelles, petite « capitale » de cette seigneurie voit se réunir régulièrement les représentants des communautés, de Montferrier à Saint-Mathieu.
Une seule grande famille seigneuriale dans cette entité constituée essentiellement de petits villages et de quelques mas : les seigneurs de Montferrier, vassaux de l’évêque pour leur seigneurie et vassaux également du seigneur de Montpellier pour leurs terres au-delà de la Lironde »4.
L’église de St Vincent : construite aux XIième et XIIième siècles, elle a été modifiée au XVIIième siècle. C’est une église romane qui a été plusieurs fois rebâtie et même raccourcie lors de la restauration de 1686. Sa situation au bord du promontoire ainsi que les récents travaux de restauration (1994) et d’élimination de l’ancien château d’eau construit trop près d’elle l’ont bien mise en valeur.
1ère moitié du 19e siècle :
3 séries de plans nous donnent des indications sur l’occupation du sol, l’agriculture, l’organisation du terroir de St Vincent et celle du village. Le plan « géométrique » de 1805, le plan masse culture de 1805, le plan cadastral de 1832. L’image globale est celle de l’économie traditionnelle languedocienne des villages de la zone des garrigues : un petit village (une vingtaine de bâtis, maisons et remises), des terres labourables autour du village, quelques olivettes, des vignes, plutôt en périphérie au sud-est, et de grandes étendues de « patus » (paturages à ovins et caprins).
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