Les origines du Lez dans les reliefs des garrigues
Géologie : le contraste entre les reliefs calcaires « anciens » et la dépression Lez-Lirou
Vers -200 à -100 millions d’années, toute la région a été recouverte par l’océan au jurassique et au crétacé inférieur avec formations de dépôts calcaires épais en couches plus ou moins dures qui constituent l’armature du Pic St Loup et des plateaux.
Vers - 100 M. d’années la zone a été soumise au plissement pyrénéo-provençal, avec des plis et failles de direction Ouest-Est : c’est le cas du Pic St Loup.
Vers -50 M d’années, une nouvelle phase tectonique, plus importante, dite « pyrénéenne », de direction cette fois ci Sud-Ouest / Nord-Est, crée des fossés d’effondrement : c’est le cas des vallées du Lez et du Lirou.
Entre -34 à -23 M. d’années (éocène, oligocène) le grand fossé d’effondrement Lez-Lirou est une zone lacustre. Elle se remplit de sédiments arrachés aux reliefs antérieurs environnants : essentiellement des sables, galets, accessoirement de calcaires. Sous l’action de climats chauds et de calcaires dissous les sables ont pu se grésifier (grès), voire s’agglomérer avec des galets donnant de durs conglomérats (ou « tapparas »). C’est le cas du village de St Vincent lui-même en contrebas du belvédère. C'est le cas, aussi des collines de St Clément de Rivière, face au belvédère, de l’autre côté de la vallée.
Ultérieurement (vers -5 millions d’années, fin du miocène), le niveau de la mer Méditerranée ayant baissé, un ancien Lez s’est mis en place et a pu entailler le chaînon calcaire (jurassique-crétacé) de Castelnau-Lavalette, donnant l’actuelle cluse de Navitau à Méric. Le bassin lacustre s’est alors vidé. Face à St Vincent le Lirou et le Lez se sont enfoncés de plus de 90 mètres et ont créé l’actuelle plaine alluviale.
Dans cette plaine alluviale, jusqu'à récemment (19e siècle) le Lez et le Lirou ont divagué en plusieurs bras (les « vieux Lez ») qui se réactivent en chenaux lors des crues.