Un domaine historique lié à l'eau du Lez
Contexte : au moyen âge, le territoire allant de l’Hérault au Vidourle appartenait à l’évêque de Maguelone, qui l’avait confié en fief au Comte de Melgueil. Avec l’arrivée des Guilhem sur le Lez et la création de la baronnie de Montpellier, le fief se structure par le rachat des seigneuries avoisinantes, dont la maison de Montferrier, qu’ils réallouent en fiefs à leurs anciens propriétaire devenus vassaux.
Restinclières : s’étendant du Triadou à Prades le Lez, le domaine de Restinclières est acquis au XIV siècle par les seigneurs de Montferrier, qui désirent étendre leur territoire de chasse, pouvoir disposer de bois de chauffage et de terres agricoles, de pâtures et d’eau. Ils y font construire un relais de chasse et une bergerie. Vers 1640, un premier château est édifié, disposant d’un « parterre planté de buis à 4 carrés » irrigué grâce à un système de distribution d’eau pompée dans le Lez (meuses et rigoles). Faute d’entretien, le château et son jardin se dégradent dans les décennies suivantes.
En 1712, Dominique de Cambacérès achète le domaine pour en faire un bel endroit d’agrément : salons accueillants, terrasse avec belle vue et jardins à fontaines. Le château est rénové, au goût du jour, et les extérieurs sont améliorés (terrasse, fontaines, jardins à la française). Le domaine sera revendu en 1820 à un anglais, Samuel Bentham, qui va y installer un conservatoire botanique rassemblant les plantes collectées tout au long de ses voyages. Le système d’irrigation est mécanisé et sa capacité fortement augmentée (d’où des démêlés avec les utilisateurs aval de l’eau du Lez…). A son décès, son fils oriente le domaine vers une exploitation agricole moderne, qui va péricliter.
Les propriétaires suivants vont orienter le domaine vers l’agriculture intensive (avec recours aux technologies innovantes), mais avec des résultats plutôt décevants… Finalement, le département est venu récemment réconcilier les différentes vocations successives du domaine : zone d’agrément (mais ouverte à tous), conservatoire de la nature, terrain d’expérimentation agricole, … mais chasse bannie !