L’agroforesterie
Avant d’arriver au belvédère de la terrasse du château de Restinclières, que ce soit par le parking ou tout au long du chemin du pont du moulin neuf, des panneaux nous expliquent l’agroforesterie : la combinaison, sur de mêmes parcelles, d’arbres en alignements et de cultures, pour leur mutuel avantage : meilleur enracinement des arbres et meilleure résistance à la sécheresse et au vent, fertilisation des cultures grâce aux feuillages et racines mortes, production de bois et céréales plus élevées que dans des parcelles séparées, régulation de l’eau dans les sols, filtration des nitrates…Au nord du château, sur des sols plus caillouteux la vigne est également associée aux arbres ; ça et là on trouve, pour comparaisons, des parcelles purement agricoles ou forestières, mais aussi des arboretums où l’on teste divers espèces d’arbres : noyers, cormiers, aulnes, frênes, poiriers, … ça et là l’on voit des batteries de tuyaux, de tonneaux, de capteurs, d’ombrières, de fosses, où l’on mesure les paramètres de pluie, de croissance, de lumière, de chimie et vie des sols, de faune…etc…
L’expérience a débuté en 1995, avec les premières plantations d’arbres, sous la direction de C. Dupraz, chercheur à l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique). 25 ans ont permis de tester une 1ère génération de méthodes et de les diffuser. Restinclières est à la tête d’un réseau national d’agroforesterie et une référence européenne et internationale. Une seconde génération de recherches est en cours sur les apports de l’agroforesterie aux grands enjeux planétaires : piégeage du carbone en profondeur, réponses à la stagnation ou baisse des rendements et aux besoins d’accroître les productions alimentaires et forestières, restauration de la biodiversité favorisant les insectes auxiliaires des cultures et vignes, rôle des alignements d’arbres dans les reconnexions des trames vertes…
Se promener sur les chemins de Restinclières c’est ouvrir un grand livre d’une nature et de paysages, enrichis et diversifiés par l’Homme, préparant nos relations futures à l’arbre, l’agriculture, et les paysages réconciliés.