Un paysage en continuelle transformation
La forêt de Clapiers et Le Bois de Baillarguet ne sont (re)devenus un bois qu’au 20ème siècle ! Les collines au Nord de Montpellier ont été défrichées dès l’époque Romaine, et ensuite le territoire s’est partagé entre cultures dans la plaine et les bassins sédimentaires (« ager ») fondées sur la trilogie vigne-olivier-céréales, et parcours (« saltus ») pour les ovins sur les reliefs, aussi exploités pour le bois de chauffe, les cueillettes diverses et la cochenille.
Les effectifs ovins s’accroissent régulièrement à partir du 16ème siècle, partagés entre petits troupeaux paysans qui pâturent les terres communes et les cultures en hiver, et quelques grands propriétaires qui privatisent des espaces mis en défens (devois). Au 18ème siècle, ils atteignent un millier de têtes et on compte 12 bergeries. A cette période le besoin de terre est tel que des parcelles de garrigue sont mises en culture, et les collines sont alors totalement déboisées.
Au 19ème, la monoculture viticole contribue au déclin de l’élevage ; les vignes ne sont plus pâturées en hiver. En 1892, il n’y a plus que 200 brebis.
C’est au cours du 20ème siècle que la garrigue se couvre d’arbres, à la fois par des plantations privées et publiques (32 hectares de pin d’Alep – utilisé pour la résine- et chêne vert entre 1893 et 1914, puis vers 1930 essais d’essences diverses et cyprès) et surtout par progression spontanée du pin d’Alep.
Depuis, le gel de 1956, qui tue tous les oliviers et même des pins, et les incendies successifs ont donné au secteur sa physionomie actuelle. Dans les bassins, les vignes sont arrachées (avec subventions européennes).
Au 21ème siècle, on note quelques plantations de vigne et d’oliviers (en particulier sur les terres du Domaine de Viviers, propriété de la Métropole), mais la culture principale dans les bassins est la friche !